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Patrimoine
Un territoire, véritable photographie du patrimoine wallon

Circuit de la seigneurie de Haneffe

Région : Vallée de l’Yerne
Départ : Rue Morte Eau à Haneffe
Kilométrage : 5km500
Balisage : Flèches blanches - Losange bleu
Panneaux didactiques sur l’environnement
Dénomination locale : circuit de la Dicque


En venant de la rue du ruisseau prendre rue Morte Eau à gauche le chemin en béton environ 150m et empruntez à votre gauche le sentier de la Dicque qui longe l’Yerne.
1. Le sentiers de la Dicque
Ce sentier est déjà mentionné dans un document de 1710 : « une ruelle appelée la dicque » et en 1730 : « une ruelle ou voie d’aisement appelé la Dicque extante en lieu dit alle morteawe et tendant jusqu’à Hardémont ».
Selon une légende « à cent mètre de chaque coté de la route, il y a deux sentiers parallèles, la dicque et la brigade qui ont été tracés au Moyen Âge pour permettre aux seigneurs de Hardémont et de pont de la ville de sortir de leurs terres sans se rencontrer parce que cela faisait toujours des échauffourées juste au puits du moulin. »
A proximité de ce sentier on rencontre en abondance des aulnes et des saules têtard.

2. L’aulne
Les aulnes dépassent rarement 100 ans. Ce sont des arbres qu’on rencontre à proximité des zones humides et le long des ruisseaux dont ils maintiennent les berges. De longs chatons mâles pendants se forment dès l’automne et apparaissent au début du printemps. Les chatons femelles sont minuscules et de couleur rouge carmin. Les fruits sont comparables à des petits cônes de couleur vert pâle, puis brun, groupés en grappes de 3 à 5.

3. Le saule têtard
Après le sentier prendre le chemin de remembrement qui conduit à Seraing-le-Château et qui longe le « Peschereeuw », affluent de l’Yerne. Arrivé sur la route qui conduit à Seraing-le-Château prenez à gauche puis quelques mètres plus loin, après avoir laissé deux propriétés, à droite, vers la campagne. Vous montez vers les champs « sur les monts » vaste campagne d’openfield et vous arrivez sur un point culminant où le chemin de remembrement fait un T avec un autre. Prendre à droite. On longe ainsi une ligne de crête jusqu’à un point de vue d’où on peut admirer le village de Haneffe dans son ensemble niché dans la petite vallée de l’Yerne.

4. Haneffe, petit centre seigneurial en HesbayeHaneffe
Le village de Haneffe et ses dépendances (Donceel et Stier) étaient un alleu, c’est à dire une terre libre non assujettie aux droits féodaux. Les premiers seigneurs de Haneffe apparaissent à la fin du XIe siècle dans les actes. On rencontre en effet un certain Guillaume de Haneffe en 1097, ensuite Anselme de Haneffe qui vécut dans le village de 1132 à 1156. Les successeurs à la seigneurie de Haneffe prendront le titre de chevalier et porteront le nom du village. Un des leurs, Eustache dit Persant II de Haneffe, participera à la guerre des Awans et des Waroux. Après être passée aux de Rochefort, puis aux de Horne, la seigneurie passa aux mains d’étrangers qui semblent l’avoir un peu délaissée. Ce n’est qu’en 1536, avec le passage de la seigneurie aux de Mirbicht qu’Haneffe garda une certaine stabilité pendant un peu plus d’un siècle... A la mort de Louis de Mirbicht cependant survint une querelle entre les héritiers et leur tante, Louise de Mirbicht. A la fin de l’Ancien
Régime, la seigneurie eut encore plusieurs seigneurs. Procès et jugements continuèrent à agrémenter son histoire. Aire de reposEn 1783, trois des propriétaires procédèrent à un nouveau partage qui attribua à Gilles Lambert d’Othée de Limont et à Louis Charles de Maillart, le château, la ferme et la brasserie de Haneffe. Le chevalier de Chestret gardera prés, terres et le moulin banal. Cens, rentes et droits seigneuriaux resteront en commun. L’aspect du village a gardé sa topographie médiévale avec le château et sa basse cours, le centre paroissial avec l’église, le cimetière et le presbytère, commanderie des templiers dont subsistent la chapelle et la ferme ainsi que l’ancienne brasserie banale et les grosses fermes en quadrilatère.
On se dirige ensuite vers « la garenne » en descendant un chemin creux. On se retrouve à un carrefour près d’un banc où convergent un ensemble de chemins creux. On prend le deuxième chemin à droite et on rejoint le village près de la ferme Degive.

5. La faune et la flore des chemins creux
Haneffe Une des grandes richesses des chemins creux est de produire nombreuses niches écologiques différentes. Ces milieux à l’abri des vents froids avec certaines pentes orientées au sud bénéficient d’un micro climat favorisant une flore très diversifiée : anémones, fraisiers sauvages, pervenches, sceaux de salomon, tanaisies, bouillons blancs, coquelicots, bleuets...
Une trentaine d’espèce d’oiseaux se nichent dans ce milieu : étourneaux sansonnets, grives musiciennes, rouge-gorge, mésanges, pic verts, linottes mélodieuses...
On observera également des rapaces diurnes (buses, éperviers, faucons...) et nocturnes (chouettes, hulottes, effraies et hiboux moyens ducs).
Les mammifères prolifèrent également : belettes, fouines, martres, hermines, mulots, musaraignes, hérissons, lièvres, lapins de garenne, renards roux...
En arrivant au chemin qui relie Chapon-Seraing à Haneffe on peut tourner à gauche et aller vers le village.
En se dirigeant vers la petite place. On peut profiter de l’accès au village pour admirer quelques autres éléments de son patrimoine.
De la petite place on regagne le presbytère et le site des templiers en contournant le cimetière et le château. Ce petit détour nous permet d’admirer quelques éléments majeurs du patrimoine du village.


6. La maison forte et sa basse cours
Le château et la ferme sont indissociables. A Haneffe, la « haute cour » désigne la maison forte tandis que la « basse-cour » se rapporte aux bâtiments agricoles qui servent de logistique au château. L’occupation des lieux remonte au Moyen Âge et bien que les traces archéologiques ne remontent pas au-delà du XIVe siècle, un premier château en bois existait sans doute au XIe siècle dès l’apparition d’un lignage à Haneffe. Vers 1586, la maison forte et ses dépendances agricoles (grange, étables, bergeries et un colombier) sont décrites. L’aspect défensif y est bien présent et on remarque qu’une seule entrée existe pour le château et la ferme qui étaient alors séparés par un pont mobile. L’ensemble du château fut complété par une enceinte à laquelle on ajouta deux bastions comme ce fut l’usage dans l’architecture des XVIe et XVIIe siècles. Dans le jardin, on trouve encore une cave donnant sur une meurtrière de l’enceinte actuelle.
La magnifique cheminée médiévale aux montants sculptés conservée dans le salon rappelle le goût raffiné des propriétaires. Une salle voisine conserve encore trois des anciens lits à alcôves. Les caves du logis sont également intéressantes pour leurs voûtes en briques dont une partie repose sur des piliers calcaires des XVIe et XVIIe siècles de facture gothique.

7. L’ancienne brasserie du « Vieux Haneffe », sur la petite place
Ancienne brasserie banale du village, elle fut même transformée un moment en siroperie avant de devenir un café où il est bon de se rafraîchir après une bonne marche à pied.
Elle fait face à la place du village et borde l’Yerne. Au Moyen Âge, les villageois de Haneffe et de Donceel étaient tenus d’y faire brasser leur bière.

8. L’église Saint Pierre et l’enclos paroissial
L’église paroissiale Saint-Pierre est édifiée sur un promontoire jouxtant la ferme-château des seigneurs d’antan et le presbytère du XVIIIe siècle. Cette église formait d’ailleurs jadis, avec le château, un ensemble fortifié, protége de douves et de murailles. Accessible par un chemin bordé de prairie, l’église est accompagnée de son antique cimetière contenant encore de belles pierres tombales du XVIIe au XIXe siècle. A l’emplacement de l’édifice actuel, il existait sans doute à l’origine une chapelle bâtie par le seigneur qui en avait la collation. Cependant, la première mention de l’église proprement dite remonte à 1091 lors de la fondation de l’abbaye de Flône, principal collateur de l’église. L’édifice fut reconstruite en 1229. C’est sans doute de cette époque que date les plus anciens éléments de la tour. Au XIXe siècle, on y entreprit donc des travaux considérables en transformant les parties les plus anciennes de l’édifice. Le chœur a été ainsi complètement remonté à partir de ses anciennes fondations du XVIe siècle selon les directives de l’architecte Jamar. En cette occasion, ce dernier l’éclairera de cinq baies ogivales de style néogothique accueillant de magnifiques vitraux qui racontent des scènes de l’évangile accompagnées. Un des éléments remarquables de l’édifice est la superbe dalle en calcaire noir représentant Godfroid de Mirbach (1536-1557),Chapelle des Templiers entouré de ses deux épouses Isabelle de Falloise (1552) et Anne de Wihogne ». Les trois personnages sculptés en bas-relief sont représentés suivant la tradition iconographique de la Renaissance : figurés en pied, les mains jointes et parés de leurs plus beaux habits.

9. La commanderie des templiers
La ferme de la commanderie est un vaste ensemble des XVIIe et XVIIIe siècles commandé par une tour porche où sont inscrites les armes d’un des derniers commandeurs. Un superbe logis fait front à l’ancienne cour entièrement rénovée.
Ancienne ferme de l’ordre du temple, elle était déjà mentionnée pour la première fois dans un acte en 1235. En 1312, suite à la disparition de l’ordre du temple, elle passa aux mains des chevaliers de l’hôpital saint Jean de Jérusalem
La chapelle du Temple remonte en grande partie au début du XVIIe siècle avec des éléments du XIIIe siècle. Elle fut sans doute édifiée une première fois par les templiers eux-mêmes entre 1139 et 1312. Comme la plupart des chapelles de l’ordre du temple elle était dédiée à Saint Jean Baptiste.
On regagne ensuite le circuit où on l’a quitté en passant devant les fermes Degive et la ferme Delplanche.

Ferme Degive10. La ferme Degive
Ferme construite à la 1ère moitié du XVIIIe siècle. Ses bâtiments sont disposés en U. Son magnifique logis est scandé par des encadrements et bandeaux calcaires. Le porche colombier a aussi fière allure. Autrefois l’ensemble était recouvert d’un enduit rouge, fruit d’un savant mélange composé notamment de sang de bœuf. Remarquons également près de la ferme des annexes d’étables reconstruites au XIXe siècle en dehors du quadrilatère.

11. Ferme Delplanche
Cette ferme aussi très typique de la région possède certains éléments anciens du XVIIe siècle. Elle a été fortement remaniée au XVIIIe siècle.
En quittant le village on prend ensuite la route à gauche construite à la place d’un ancien chemin creux. Au bout de cette rue on tourne à gauche rue Morte Eau et on rejoint son point de départ.
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